Peut-être parce qu'il n'était pas tout-à-fait intime, ce journal a laissé filer les jours sans les attraper. De juillet 2009 à janvier 2010, nous avions travaillé avec une intensité telle qu'il était impossible d'en tenir une chronique régulière. Ensuite, de janvier à la fin juillet 2010, le film était resté dans son état d'ours, sans plus personne pour prendre soin de lui. Les circonstances qui sont celles de la vie avaient dicté cet abandon. Il n'y avait rien à raconter. Ce rien dessinait une issue que nul d'entre nous n'aurait osé préméditer.
Nous avions bloqué tout le mois d'août pour venir à bout du chantier qui semblait plus que jamais vertigineux. Car un doute subsistait quant à savoir si nous saurions construire en trente jours ce que nous avions échoué à faire en six mois. L'affaire fut finalement réglée en cinq jours et cinq nuits. Non pas réglée dans le sens d'un achèvement absolu, sans faille. Mais le film était enfin là, dans sa durée, 80 minutes, et dans son rythme intime. Inachevé et imparfait, plein de petits défauts dont aucun pourtant ne pouvait retarder le terme du voyage, il exigeait certes qu'on retourne dans la salle des machines pour affiner sa mécanique interne.
Neplaz a trouvé les mots justes pour dire ce qui reste à faire : Tu peux enlever dix minutes pour que la structure de l'ensemble soit parfaitement dessinée. Le grand voyage existe déjà, mais il demande à être exprimé avec plus de précision dans sa composition. Quand cela sera fait, il sera temps de rentrer dans les détails des petits chemins qui dessinent le grand voyage.
Avec la P'tite, il s'agira d'adopter l'autre perspective du cinéma qui est celle du son. Cette perspective n'est pas cavalière mais atmosphérique.
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