mardi 21 juillet 2009

Au deuxième jour de la troisième semaine



Fin de la mise en place technique 21 juillet 09
Deux semaines, ça paraît long pour seulement installer le dispositif... Mais ça dit précisément ce qu'est le cinéma : une pratique fondée sur la séparation des éléments qui la composent. Une caméra, par exemple : la chambre noire isole la pellicule de la lumière ; l'optique achemine la lumière jusqu'au film sensible ; la mécanique règle le défilement des bobines, l'ouverture du diaphragme, les durées d'expositions ; la chimie est au coeur du processus photosensible... Quant au son, il est pris en charge par une machine séparée, sous la responsabilité d'une personne affectée à la tâche d'enregistrer les sons qui n'est pas la même que celle qui filme. Un magnéto : enregistreur + micros + perches + bonnettes + mixette portable + préampli + etc. Et je ne parle pas de la subjectivité des soi-disants techniciens... Impossible à décrire.
Le montage est dans la continuité de toutes ces séparations. C'est l'origine du mot car s'il y a montage, c'est qu'il y a au départ vrac, dispersion, étalement...
Mais je l'ai déjà écrit : rien à voir avec un puzzle à rassembler. Car les pièces n'ont pas des formes précises en creux et en pleins. Et deux dimensions, ce n'est pas assez pour faire un film. Images + sons, c'est au moins cinq dimensions (les cinq sens) + une sixième (le sixième sens).
Voilà, je ne pense pas avoir trouvé les arguments pour détourner les jeunes cinéastes de la dernière caméra HD de Sony

Premier geste

Je dis à Julien que j'aimerais commencer le film avec une séquence qui contiendrait toute l'histoire Ici finit l'exil en balisant la compréhension du spectateur avec des images et des sons qui laisseraient ouverts tous les possibles de la fiction. Je profite d'un temps de flottement technique pour enregistrer avec le magnéto tascam (+ micros Neuman) le début du livre Ici finit l'exil. Le film reprend ainsi le geste initié par le livre.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire